Jeudi dernier, j’ai assisté à un meeting économique à St François en Guadeloupe, où un intervenant a rappelé qu’il existait différents types de chômage. Cette différenciation est le plus souvent passée sous silence chez les politiques, bien qu’elle soit déterminante pour résoudre le problème. Car, de fait, tous les chômages ne se valent pas, et tous ne se résolvent pas de la même façon.
Il existe en réalité quatre type de chômage : chômage frictionnel, chômage structurel, chômage dû à l’insuffisance de la demande, et enfin chômage classique. Le chômage frictionnel, lui, est naturel. C’est le chômage minimum irréductible dans une société dynamique. Il comprend les personnes que des handicaps physiques ou mentaux rendent presque impossibles à employer, mais aussi celles qui passent par de brèves périodes de chômage entre deux emplois dans une économie où la population active et les emplois offerts changent continuellement. Le chômage structurel, lui, est déjà plus problématique. A plus long terme, la structure de la demande et de la production ne cesse de changer. Au fil du temps, certains pays en sont venus, au sein de l’économie mondiale, à se spécialiser dans la production de biens particuliers à des moments précis. Dans les dernières décennies, des secteurs tels que celui des textiles et la mécanique lourde ont ainsi décliné en France. Le chômage structurel se rapporte à celui qui provient d’un déséquilibre entre les qualifications et les emplois offerts tenant au changement de la structure de la demande et de la production. Par exemple, un fondeur qualifié peut avoir travaillé 25 ans dans la construction navale mais être licencié à 50 ans quand le secteur se contracte sous la pression de la concurrence étrangère. Il se peut que ce travailleur doive se former à un nouveau métier correspondant mieux à la demande actuelle de l’économie. Mais il se peut aussi que les entreprises hésitent à embaucher et former des travailleurs âgés. Ces derniers deviennent ainsi les victimes d’un chômage structurel. Vient ensuite le chômage dû à l’insuffisance de la demande. Il s’agit du chômage keynésien, qui apparaît lorsque, d’une part, la demande globale diminue et, d’autre part, quand les salaires et les prix ne sont pas encore ajustés pour rétablir le plein emploi. La demande globale est ainsi insuffisante parce qu’elle est inférieure à celle de plein emploi. Tant que les salaires et les prix ne se sont pas ajustés jusqu’à leur nouveau niveau d’équilibre à long terme, une baisse de la demande globale entraîne une diminution du produit et de l’emploi. Certains travailleurs souhaitent travailler au taux de salaire réel courant, mais ne peuvent trouver d’emploi. Ce n’est qu’à plus long terme que les salaires et les prix baisseront suffisamment pour que la masse monétaire réelle augmente et les taux d’intérêt diminuent dans la proportion nécessaire pour ramener la demande globale à son niveau de plein emploi. C’est seulement alors que le chômage dû à l’insuffisance de la demande peut être éliminé. Et enfin, bien sûr, il y a le chômage classique. Comme le modèle classique suppose que la flexibilité des salaires et des prix maintient l’économie à son niveau de plein emploi, les économistes classiques éprouvaient quelques difficultés à expliquer le chômage élevé des années trente. Leur diagnostic du problème consistait en partie à déclarer que le pouvoir des syndicats maintenait le taux de salaire au-dessus de son niveau d’équilibre et empêchait l’ajustement indispensable de se produire. Le chômage classique décrit celui qui apparaît quand le salaire est maintenu délibérément au-dessus du niveau où les droites d’offre et de demande de main-d’œuvre se coupent. Il peut être dû soit à l‘exercice de leur pouvoir par les syndicats soit à une législation sur le salaire minimum qui impose un salaire supérieur au taux de salaire d’équilibre. L’analyse moderne du chômage considère les mêmes types de chômage, mais les classe différemment dans le but de mettre en lumière leurs implications quant aux comportements et leurs conséquences pour la politique gouvernementale. Ce meeting a dans l’ensemble été riche en enseignements. Mais je crois que ce que j’ai préféré de ce séjour, ce sont encore les activités qui étaient organisées entre les réunions. D’ailleurs, je vous mets en lien l’agence qui s’est occupée de toute l’organisation. J’ai beaucoup apprécié leur rigueur et leur efficacité. A lire sur le site internet de l’Agence Séminaire en Guadeloupe.